- obséquiosité
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• 1504 « obligeance, serviabilité »; repris déb. XIXe; de obséquieux♦ Attitude, comportement d'une personne obséquieuse. ⇒ platitude, servilité. « Poli jusqu'à l'obséquiosité » (Flaubert). « L'obséquiosité du personnel lui était agréable » (Martin du Gard).Synonymes :- flagornerie (littéraire)- servilitéobséquiositén. f. Caractère, comportement obséquieux.⇒OBSÉQUIOSITÉ, subst. fém.A. —[À propos d'une pers. et p. méton., de son caractère, de son comportement] Défaut de quelqu'un qui est obséquieux, manifestation de ce trait de caractère. Synon. servilité. Obséquiosité du sourire, des manières, de la politesse, du visage. Poli jusqu'à l'obséquiosité, il se tenait toujours les reins à demi courbés, dans la position de quelqu'un qui salue ou qui invite (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.118). Cette obséquiosité propre aux mères qui ont des filles à marier (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.228). Il se dépense (...) en formules de politesse poussées jusqu'à l'obséquiosité, en serments alternés avec une sorte d'effacement humble qui semble manifester une crainte des maladresses de son insistance (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.493).B. —P. méton., au plur., vieilli. Actes, paroles obséquieuses. Synon. flatteries. Être las des obséquiosités de qqn. Bonjour, docteur, lui dit Rodolphe. Le médecin, flatté de ce titre inattendu, se répandit en obséquiosités (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857 p.179). Condé (...) avec ses obséquiosités de courtisan envers le maître et même envers les ministres (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.1, 1862, p.336).REM. Obséquience, subst. fém., hapax, synon. Le gouvernement de Louis-Philippe se livre à un double excès d'arbitraire et d'obséquience auquel le gouvernement de Charles X n'aurait jamais songé (CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.52).Prononc. et Orth.:[
]. MARTINET-WALTER 1973: [-kjo-], [-
-] (10/7). Prononc. [-
-] ds LAND. 1834 et en tant que var. ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1504-09 «dévouement» (J. LEMAIRE DE BELGES, Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t.4, p.148); 2. 1823 «caractère d'une personne obséquieuse» (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.903); 3. 1838 «complaisance poussée à l'excès» (MICHELET, Journal, p.278). Dér. sav. de obséquieux; suff. -(i)té. Fréq. abs. littér.:38. Bbg. GREIMAS (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t.20, p.304.
obséquiosité [ɔpsekjozite] n. f.ÉTYM. 1504, « obligeance, serviabilité »; repris déb. XIXe (1823, Boiste); du rad. de obséquieux, et -ité.❖♦ Littér. ou style soutenu.1 Déférence excessive à caractère hypocrite ou servile; attitude d'une personne obséquieuse. ⇒ Humilité, platitude, servilité. || Politesse qui frise l'obséquiosité. || Poli jusqu'à l'obséquiosité (→ Courber, cit. 26). || Obséquiosité maladroite (cit. 12).1 S'épanchant en phrases filandreuses, prenant l'obséquiosité pour de la politesse et la formule pour de l'esprit, il débitait des lieux communs avec un aplomb et une rondeur qui s'acceptaient comme de l'éloquence.Balzac, les Petits Bourgeois, Pl., t. VII, p. 97.2 (…) il pratiquait cette obséquiosité germanique intolérable, que, dans tous les autres pays de la terre, les maîtres n'exigeraient pas, et n'accepteraient pas même, de leurs gens.A. Hermant, l'Aube ardente, XI.3 L'obséquiosité du personnel lui était agréable. Il n'était pas loin, tant la chose lui semblait naturelle, de croire ingénument qu'on l'aimait.Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 18.2 (Une, des obséquiosités). Acte, manifestation obséquieuse. || Ses obséquiosités me répugnent. ⇒ Génuflexion (fig.).
Encyclopédie Universelle. 2012.